Récurrence #9 : le triomphe tranquille des affaires plates
Où je parle de gens qui se baignent nus tout en profitant de l'occasion pour utiliser le mot "épivarder".
Mon ami Daniel fait des affaires plates et c’est la clé de son succès.
Plates, pas comme dans «sans intérêt » ou ennuyantes. Plates parce que prévisibles, basées sur un travail de fond exécuté avec discipline. Plates, parce que le fruit de ses efforts est présenté au monde selon une méthode réglée au quart de tour reposant sur plusieurs expériences suivies de nombreuses améliorations, sans flafla :
Écouter ce que ses clients lui disent et s’attarder à leurs préoccupations.
Y trouver une idée porteuse, à la source d’un réel problème.
Se documenter, se documenter et se documenter encore pour devenir un expert de son sujet.
Écrire un bouquin, jour après jour, en silence et souvent seul.
Faire connaître son bouquin avec une campagne de relations publiques simple, mais efficace.
Être connu par davantage de clients, qui l’embauchent pour ses conférences et son expertise.
Rinse and Repeat.
Et de manière très, très prévisible, ça fonctionne. Ce qui n’enlève rien à son génie : en fait, son génie ET sa discipline sont requis. Sans sa capacité d’exécution redoutable, il s’arrêterait en route, perdu entre deux points de son plan et un truc scintillant qui viendrait d’attirer son attention.
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Je travaille présentement pour un client brillant qui a mis au monde une entreprise rentable en un temps record dans un domaine très compétitif. La pandémie a été bonne pour son entreprise et, comme d’autres bien moins brillants que lui, il a été « victime de son succès » : quand tout semble te réussir, difficile de savoir quels sont tes réels bons coups (et tes moins bons). Il est facile, alors, de s’éparpiller et d’accorder des vertus à des choses qui n’en ont pas. C’est humain.
Mais comme le disait Warren Buffet, « C’est quand la marée baisse qu’on découvre qui nage tout nu ».
Mon client a été assez conscient de son environnement pour voir venir le coup et, depuis quelques semaines, j’aide son équipe à y voir plus clair dans cet environnement de eCommerce qui a changé.
À organiser leurs bonnes idées en stratégies, et à les suivre avec discipline.
À faire des expériences marketing et à baser leurs décisions suivantes sur les résultats.
À instaurer des automatisations marketing (la base, rien de complexe, on n’en est même pas encore là), à envoyer des courriels à des clients longtemps ignorés, à privilégier la marge au lieu des ventes brutes, la rétention par des moyens efficaces à l’acquisition par des moyens spectaculaires.
À simplifier leurs outils et à mieux utiliser les données pertinentes qui en proviennent.
À être pragmatiques pour chaque dollar et effort investis.
(J’ai l’impression de relire Récurrence #7. Vous ne pourrez pas dire que je ne suis pas cohérent!)
Bref, à mieux intégrer que le marketing et le eCommerce sont des systèmes qui encadrent l’inspiration pour qu’elle se transforme en résultats. Tout ça est requis. Art et techno. Folie et discipline. Médias sociaux et le bon vieux courriel.
Pas de show de boucane, pas de dragonnerie, pas de concours, pas de showbiz, presque pas de chaos. Plate, je vous dis : on fait des constats, on écoute l’inspiration, on valide, on planifie, on exécute, on mesure, on améliore et on recommence en s’assurant que la base est couverte avant de s’épivarder (voilà, tel que promis).
Et de manière très, très prévisible, ça fonctionne.
C’est la base, vous dites? Exactement. La même base que très peu d’entreprises s’assurent de maîtriser avant de se compliquer la vie.
Parfois, on s’attarde à ce qui se voit aisément et nous renvoie une image de nous en tant qu’entrepreneures/rs qui nous plaît bien. Souvent, l’ego est notre pire ennemi. Si ça vous arrive, n’oubliez pas d’intégrer une bonne dose quotidienne « d’affaires plates » à votre régime entrepreneurial. Quand le miroir aux alouettes se brisera, vous pourrez au moins compter sur des fondamentaux solides!
BFCM (Black Friday/Cyber Monday)?
Non. Vous en avez assez, plus qu’assez, je ne vous en parlerai donc pas.
On en discutera la prochaine fois. ;)
PS : Je vous ai négligé et je m’en excuse. Je plaide des circonstances atténuantes : maladie dans la famille, lancement d’une nouvelle entreprise, implication plus intense que prévu auprès de certains clients. Reste que je dois moi-même être plus discipliné et que vous êtes quelques unes/uns à me l’avoir rappelé. Merci à celles et ceux qui l’ont fait, vos inquiétudes et votre rigueur m’ont fait réaliser que pour vous, ma petite contribution compte. J’en suis honoré.